Parcours

 

Au service de l’Etat pendant plus de 34 ans, Claude Erignac a rempli toutes les fonctions qui peuvent être dévolues aux membres du corps préfectoral : postes territoriaux de sous-préfets puis de préfets aussi bien en métropole qu’Outre-mer, membre de cabinets ministériels, ou responsable d’administration centrale.

Partout où il est passé, il a laissé le souvenir d’un homme de devoir, d’une grande rigueur, et d’une parfaite compétence mais aussi d’un homme ouvert, toujours prêt au dialogue, sachant entendre et écouter ses interlocuteurs. Il aimait d’ailleurs tout particulièrement illustrer son propos de cette phrase de Voltaire qui disait : « je ne suis pas d’accord avec ce que vous dîtes, mais je me battrais pour que vous puissiez le dire ».

Son action était guidée par des principes simples mais fondamentaux qui sont ceux de la République : le respect de la démocratie, la nécessité de maintenir l’état de droit, la mission de service public. Il ajoutait une conviction morale et l’observation d’une éthique sans défaillance qui faisaient de lui un juste.
Son assassinat le 06 février 1998 à Ajaccio a provoqué une vive émotion et suscité de nombreux témoignages.

Claude Erignac naît le 15 décembre 1937 à Mende, en Lozère. Après des études au lycée Charlemagne à Paris, puis aux lycées de Verdun, Mâcon et Mostaganem (Algérie), il entre à l’université, à Paris, où il obtient une licence en droit public et intègre l’Institut d’études politiques de Paris.

Après avoir servi sous les drapeaux en 1963 et 1964, il est nommé chef de cabinet du Préfet de l’Yonne, auprès de Michel Ellia puis de Laurent Chazal.

En 1966, il est chargé de mission au cabinet du secrétaire d’Etat aux affaires étrangères chargé de la coopération, Jean Charbonnel. Au début de l’année 1967, il est chef de cabinet du préfet du Jura, Georges Mac Grath, pendant trois mois, avant de rejoindre pour deux ans le ministère des transports comme chef de cabinet de Jean Chamant ; il y est nommé sous-préfet.

De juin 1969 à janvier 1971, Claude Erignac devient le chef de cabinet d’Henri Rey, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des départements et territoires d’outre-mer. Riche de cette expérience, il part pour Fort-de-France le 13 janvier 1971, en qualité de secrétaire général de la Martinique.

Le 6 juin 1973, il est nommé directeur de cabinet d’Olivier Stirn, secrétaire d’état auprès du ministre chargé des relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement. Administrateur civil de première classe, il rejoint Nouméa le 31 juillet 1974, comme secrétaire général de la Nouvelle-Calédonie et dépendances.

Le retour en métropole s’effectue en août 1978, où il s’installe pour trois ans comme sous-préfet hors classe à la sous-préfecture d’Avesnes-sur-Helpe, dans le Nord. De là, en août 1981, il gagne pour une durée similaire la sous-préfecture de Roanne dans la Loire.

Nommé préfet en octobre 1984, il est, à Auch, commissaire de la République du département du Gers. Jusqu’en avril 1986, date à laquelle il est directeur des Affaires politiques, administratives et financières de l’outre-mer, au ministère des départements et territoires d’outre-mer.

En mai 1988, il devient le directeur de cabinet de Jacques Pelletier, ministre de la coopération et du développement.

En octobre 1989 il est nommé à Nancy, préfet de Meurthe-et-Moselle et en juin 1993 à Versailles, préfet des Yvelines.

Juriste avisé, gestionnaire rigoureux, homme de dialogue et de négociation, Claude Erignac est choisi en janvier 1996 pour assumer la fonction difficile de préfet de la région Corse, préfet du département de la Corse-du-Sud. Malgré l’ampleur de la tâche, ce grand serviteur de l’Etat tient le cap pendant plus de deux ans, jusqu’à ce vendredi 6 février 1998 à 21h15, où il tombe sous des balles criminelles.